HISTOIRE D'EAU (POLLUÉE)



 

 Création le 8 septembre 2010

Modification 1 : 3 avril 2013

C'est une petite plage tranquille du littoral breton. Cette année 2010, le 18 juin précisément, les algues vertes sont à l'appel, pardon, à la pelle. Et l'embouchure du petit fleuve côtier crache dans sa soupe d'algues en rade foraine, comme la bouche du saltimbanque crache dans son nuage de flammes en fête foraine. Car ici on ne ramasse pas, Monsieur, on ne ramasse pas - Jacques Brel - En effet la route du vert est définitivement coupée - Paul Reynaud - depuis que les mugissements des coups de boutoir de la houle, redoutables travailleurs de la mer - Victor Hugo - ont transformé la descente à la plage en pavane pour une descente défunte - Claude Debussy.

Car les belles ramasseuses de la mer du plan Fillon ne sont pas au rendez-vous, qui transformeraient tout cela en produits cosmétiques, en boîtes à œufs, laissez parler les p'tits papiers - Régine - On regrette même l'absence des karchers - Nicolas Sarkozy - Les plages se mettent au vert, c'est la faute à Voltaire, les algues dans les rouleaux, c'est la faute à Rousseau.

Si donc votre chérubin met les pieds dans le plat de lasagnes à l'oseille, délicieusement croustillées au soleil, c'est à la fourche qu'il vous faudra récupérer la petite sandalette plastique bleue ( C'est une sandale ! - Georges Marchais ... et Thierry Le Luron - ). Si ça fait ding, c'est un caillou, si ça fait floc, la chose en question est à rendre au petit chose - Alphonse Daudet. Mais évitez surtout de farfouiller à la main, car si vous êtes pris par les vaps que le vent mauvais emporte - Paul Verlaine - , titubez, vite fait, vers le prochain panneau salvateur où on vous explique en français - et en anglais s'il vous plaît - non que votre tailor est riche - Assimil - mais que cette plage est dangereuse, "it is dangerous, big Moustache" - La grand Patouille, Louis de Funès - 


Vous avez là un numéro de téléphone, vert, sans nul doute et non surtaxé, auprès duquel, si vous disposez d'un portable, vous pourrez clamer votre infortune. Mais on ne vous dit pas tout ! - Anne Roumanoff - Nous avons même été tentés d'essayer, histoire de voir s'il ne s'agissait pas d'un disque, comme en affectionnent certaines Administrations, ab-so-lu-ment dé-bor-dées - Zoé Shepard - "Allo, allo, Monsieur l'Ordinateur, dites-moi, dites moi, pourquoi j'ai mal au cœur" - Dorothée.

Plus loin, il ne reste plus que la croûte des lasagnes, qui, une fois soulevée, favorise l'envol de myriades de mouches, et font le bonheur d'une colonie de mouettes : "Vos gueules, les mouettes" - Robert Dhéry - et d'où suintent des hydrocarbures à faire pâlir d'envie les Cajuns de Louisiane. Les mouettes faisant mouche à tous les coups, les insectes, fines mouches, ont squatté les fougères proches sur la colline, malheur au passant qui passe - Michel Leeb.

Devant ce spectacle, il est temps de cesser de faire l'autruche - Chantal Jouanno.

 
Ah les belles colonies de vacances, merci maman merci papa, on voudrait bien, qu'çà recommence-en-en-en-ce, youkaïdi, kaïdi, kaïda - Pierre Perret.

Septembre arrive, la plage est à nouveau propre, avec vents et marées. Alors, à l'année prochaine. Et plouf - Jean Kersco



Depuis 2012, la pollution a diminué, suite à la mise en fonctionnement de la nouvelle station d'épuration de la commune proche. Les vidéos affichées dans cet article sont donc devenus des documents historiques. Ce n'était pas trop tôt, mais voilà la preuve que c'était possible. Encore un peu de temps, Monsieur le bourreau - Louis XVI ... et cette plage sera le paradis !