LE CAVALIER DE L'APOCALYPSE


Création le 12 août 2009

Voici un article du Figaro du 10 août 2009, rédigé par Marion Brunet, sous le titre : "Algues vertes : nouvelle polémique en Bretagne" et faisant état, après le Télégramme du 4 août, de la mort d'un cheval asphyxié par les émanations de la pourriture des algues vertes :

Environnement - Après la mort d'un cheval et le malaise de son cavalier sur une plage des Côtes d'Armor, des associations exigent des mesures contre la prolifération de ces végétaux qui, en pourrissant, dégagent un gaz nocif.

Alerte aux algues vertes sur les plages bretonnes. Après l'agonie foudroyante d'un cheval fin juillet, et le sauvetage in extremis de son cavalier sur la plage de Saint Michel en Grève, dans les Côtes d'Armor, la "laitue de mer" est à nouveau au cœur de la polémique. Sa prolifération abondante, due principalement au rejet de nitrates agricoles, a ravivé depuis le début de l'été les inquiétudes sur ses risques sanitaires.

 Une manifestation était organisée hier à Saint Michel en Grève par plusieurs associations écologistes dont Halte aux Marées Vertes, Sauvegarde du Trégor, ou bien encore Vivarmor. "Sur le littoral breton, 84 communes ont déjà été touchées, du Mont Saint Michel à La Baule" affirme André Ollivro, vice-président de l'association Halte aux marées vertes.

Naturellement présentes dans l'environnement, les algues vertes se développent surtout entre mai et octobre, lorsque les eaux du littoral se réchauffent. Elles ne présentent aucun réel danger, excepté pour la biodiversité. Du moins tant qu'elles sont vivantes. Car une fois mortes, elle s'échouent sur les plages. "En se décomposant, elles peuvent émettre des gaz toxiques. Le soufre notamment, très présent dans leur tissu, est dangereux, car il produit de l'hydrogène sulfuré" explique Jean-François Sassi, responsable du laboratoire du Centre d'Etude et de valorisation des algues (Ceva). "Une croûte se forme parfois en surface. Le risque, c'est qu'une poche de gaz, coincée à l'intérieur de l'amas d'algues soit libérée soudainement".

TOUS LES SIGNES D'UN EMPOISONNEMENT

Tout dépend ensuite de la quantité de poison libérée. Si le nez détecte l'odeur d'œufs pourris bien avant que le seuil toxique ne soit atteint, il ne la sent en revanche plus quand la toxicité est à son maximum. "Au moment de l'intoxication, les sens sont comme anesthésiés, précise Jean-François Sassi. C'est probablement ce qui s'est passé pour le cheval." L'animal, victime d'un malaise fulgurant, présentait tous les signes d'un empoisonnement à l'issue des première analyses. Des tests toxicologiques sont en cours pour déterminer la cause exacte de son décès. Les inquiétudes sont d'autant plus vives que des cas similaires se sont déjà produits. L'an dernier, deux chiens sont morts brutalement sur une plage bretonne. En 1989, le corps d'un joggeur de 27 ans avait été retrouvé à l'endroit exact où le cheval est décédé fin juillet.

La préfecture des Côtes d'Armor a jugé vendredi qu'il n'y avait pas lieu de "prendre des mesures particulières" et en a appelé "à la responsabilité de chacun". A Saint Michel en Grève, des associations ont appelé hier à signer des plaintes contre le préfet des Côtes d'Armor, accusé de n'avoir pris aucune mesure contre la prolifération des algues vertes. Elles ont également défendu le maire de la commune, René Ropartz. L'élu, juridiquement responsable de la sécurité du littoral, est en effet en première ligne après le décès du cheval. "C'est un des maires qui fait le plus d'efforts, estime André Ollivro. C'est à l'Etat de fournir une eau propre aux citoyens".


MORALITÉ :
Outre l'article du Figaro, il y a celui du Point, du Télégramme, TF1, etc. Qu'est-ce que la mort médiatique d'un cheval ? Un petit pas pour l'homme, mais une grande claque pour les adeptes du "Veuillez cacher ce sein que je ne saurais voir" ou ceux du "Circulez, il n'y a rien à voir". On peut leur rappeler la harangue du premier consul Bonaparte aux premiers préfets : " On ne conduit un peuple qu'en lui montrant un avenir. Un chef est marchand d'espérance". Un bon prélude aux élections régionales bretonnes.